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Il n’existe pas un semblant de démocratie dans nos partis politiques . Les textes qui y sont rédigés permettant de justifier l’existence légale des partis. Au-delà de cette fonction.

The Kapital

Les responsables des partis paraissent comme des hommes et des femmes tombés dans le pouvoir tout petits pour se nourrir de son lait dont ils ne doivent pas être sevrés. Ils ont une susceptibilité maladive . Ce qu’ils appellent congrès n’est un moyen consacré pour leur renouveler l’allégeance de tous .

profonds de démocrates

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Les responsables des partis paraissent comme des hommes et des femmes tombés dans le pouvoir tout petits pour se nourrir de son lait dont ils ne doivent pas être sevrés. Ils ont une susceptibilité maladive . Ce qu’ils appellent congrès n’est un moyen consacré pour leur renouveler l’allégeance de tous . Tout doit tourner autour d’eux . Ils sont l’âme , le corps du parti. Même quand ils ont une tête de lard , ils sont la tête du parti.

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Les responsables des partis paraissent comme des hommes et des femmes tombés dans le pouvoir tout petits pour se nourrir de son lait dont ils ne doivent pas être sevrés. Ils ont une susceptibilité maladive . Ce qu’ils appellent congrès n’est un moyen consacré pour leur renouveler l’allégeance de tous . Tout doit tourner autour d’eux . Ils sont l’âme , le corps du parti. Même quand ils ont une tête de lard , ils sont la tête du parti.

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Les responsables des partis paraissent comme des hommes et des femmes tombés dans le pouvoir tout petits pour se nourrir de son lait dont ils ne doivent pas être sevrés. Ils ont une susceptibilité maladive . Ce qu’ils appellent congrès n’est un moyen consacré pour leur renouveler l’allégeance de tous . Tout doit tourner autour d’eux . Ils sont l’âme , le corps du parti. Même quand ils ont une tête de lard , ils sont la tête du parti.

The Kapital

Les responsables des partis paraissent comme des hommes et des femmes tombés dans le pouvoir tout petits pour se nourrir de son lait dont ils ne doivent pas être sevrés. Ils ont une susceptibilité maladive . Ce qu’ils appellent congrès n’est un moyen consacré pour leur renouveler l’allégeance de tous . Tout doit tourner autour d’eux . Ils sont l’âme , le corps du parti. Même quand ils ont une tête de lard , ils sont la tête du parti.

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Les responsables des partis paraissent comme des hommes et des femmes tombés dans le pouvoir tout petits pour se nourrir de son lait dont ils ne doivent pas être sevrés. Ils ont une susceptibilité maladive . Ce qu’ils appellent congrès n’est un moyen consacré pour leur renouveler l’allégeance de tous . Tout doit tourner autour d’eux . Ils sont l’âme , le corps du parti. Même quand ils ont une tête de lard , ils sont la tête du parti.

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Les responsables des partis paraissent comme des hommes et des femmes tombés dans le pouvoir tout petits pour se nourrir de son lait dont ils ne doivent pas être sevrés. Ils ont une susceptibilité maladive . Ce qu’ils appellent congrès n’est un moyen consacré pour leur renouveler l’allégeance de tous . Tout doit tourner autour d’eux . Ils sont l’âme , le corps du parti. Même quand ils ont une tête de lard , ils sont la tête du parti.

Ibrahima SANOH

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Les responsables des partis paraissent comme des hommes et des femmes tombés dans le pouvoir tout petits pour se nourrir de son lait dont ils ne doivent pas être sevrés. Ils ont une susceptibilité maladive . Ce qu’ils appellent congrès n’est un moyen consacré pour leur renouveler l’allégeance de tous . Tout doit tourner autour d’eux . Ils sont l’âme , le corps du parti. Même quand ils ont une tête de lard , ils sont la tête du parti.

Ces imposteurs qui donnent des airs profonds de démocrates

Nous sommes très durs avec les militaires quand ils prennent le pouvoir par les armes. On est très prompt à les rappeler qu’ils sont soumis à un double cantonnement : juridique et territorial. On leur dit qu’ils sont commis à la défense nationale et aussi qu’ils doivent vivre dans les casernes. Nous nous dressons contre leurs violations de ces règles . Mais quand les autorités civiles faillissent , trahissent les principes qui régissent ou doivent régir le fonctionnement de la République et de ses institutions , nous sommes moins prompts à les dénoncer et à nous dresser contre eux. L’avènement des militaires au pouvoir sans être un remède efficace à l’échec de la démocratie est le corollaire de l’inconséquence des civils et leurs trahisons des valeurs qu’ils disent défendre.

Les civils ont encouragé Alpha Condé dans sa démolition de la constitution de 2010

Pourtant , il avait lui-même une fois dit qu’il ne modifierait pas la constitution et que serait trahir ce pourquoi il s’était toujours battu. A mesure que les années passaient, Alpha Condé émettait les signaux comme quoi , il était insatisfait de son bilan. A l’heure du jugement , il s’est rendu compte qu’il n’avait pas été à la hauteur des attentes , et , alors , avec ses suppôts, il a entrepris l’oeuvre de démolition de la constitution . En le faisant, nous le lui avons dit qu’il s’était renié et avait rendu sa posterité dédaigneuse . Pour lui ce passe-droit devait lui permettre de montrer ce dont il était capable. En changeant de constitution pour des raisons personnelles , politques , il venait de trahir la démocratie et refuser que l’alternance est un des principes de la démocratie.

Pour justifier la forfaiture, il s’est mis avec des opportunistes qui l’avaient pris dans leurs rêts , à vilipender la constitution de 2010 , à l’accuser de tout et le rendre responsable de son absence de bilan souhaité. Il a été exploité par ceux qui voyaient leur parti perdre à la présidentielle de 2020 sans Alpha Condé et qui désiraient à tout pris perpétuer leur accaparement du patrimoine national. Ces fraudeurs à la constitution ne manquaient pas d’imagination . Ils disaient qu’ils voulaient d’une nouvelle constitution pour le pays afin de tenir en compte les nouvelles générations des droits de l’homme. Respecter les droits humains n’avaient pourtant jamais été leurs préoccupations.

La constitution soumise au référendum avait été édulcorée de plusieurs pages, et était différente de cette adoptée et publiée au journal officiel . Voilà l’oeuvre des criminels et des faussaires qui osent encore nous parler de démocratie et qui n’ont aucunement respecté pendant une décennie de règne ses valeurs et principes.

A présent, au lieu de faire leur acquit de conscience , ces bambochards , jouisseurs impénitents , se faufilent et disent defendre le CNRD. Ces girouettes bougent avec le vent. Ils savent se tordre de mille manières pour accéder à la rente. C’est triste qu’ils aient réussi leurs reconversions, ces girouettes vénales.

Sans défendre le coup d’Etat survenu le 5 septembre 2021, ce petit récit permet à ceux qui sont frappés par l’oubli inhérent à notre peuple de comprendre le bien que les jeunes militaires nous ont fait( pour autant que cela nous aveugle pas ). Ils nous ont libérés des criminels civils . Ils nous ont libérés de la tentative d’instauration du régime dictatorial à base professionnelle que mijotaient les fausseurs à la constitution qui par vampirisme avaient soutenu Alpha Condé-Président contre Alpha Condé-Opposant. Les bienfaits du coup d’Etat pour Alpha Condé sont si grands que son visage luit à présent , lui dont le visage était presque tuméfié. Tel un élixir de jeunesse , l’avènement du 5 septembre a guéri le Professeur Alpha de ses démons internes et de ses maldies . On eût dit qu’il a fait sa mue. Il s’en vante partout. L’avènement du 5 septembre 2021 l’a libéré et lui a permis d’avoir le temps pour , sa santé. Les tartuffes à sornettes qui l’avaient pris en otage afin qu’il réalise pour eux ce qu’ils étaient de faire eux-mêmes , lui ont même tourné le dos. Qu’est-ce qu’ils défendaient ? Pas la démocratie quand même.

Les civils refusent la démocratie et veulent que les militaires la respectent .

Il n’existe pas un semblant de démocratie dans nos partis politiques . Les textes qui y sont rédigés permettant de justifier l’existence légale des partis. Au-delà de cette fonction , ils n’y sont ni suivis , ni consultés. Les partis appartiennent à leurs fondateurs. C’est leur chose. Leur fonds de commerce . Ils leur garantissent l’existence dans l’opinion . Certains sont même plus connus que leurs partis. Ils peuvent sans gêne dire qu’ils sont les pionniers dans l’instauration de la démocratie de ce pays. Mais pour quel bilan ?

Dans les partis , les instances de délibération sont imposées par le président du parti, candidat à vie dont on ne doit pas contrarier la pensée. Ces instances lui sont inféodées . Il les a à ses pieds, il les marche dessus. Ni par entrisme , ni par un autre moyen ,on ne peut changer la ligne du parti. En s’y essayant , on est chassé et est pris pour quelqu’un qui a l’âme d’un traite et on est donc persécuté.

Les responsables des partis paraissent comme des hommes et des femmes tombés dans le pouvoir tout petits pour se nourrir de son lait dont ils ne doivent pas être sevrés. Ils ont une susceptibilité maladive . Ce qu’ils appellent congrès n’est un moyen consacré pour leur renouveller l’allégeance de tous . Tout doit tourner autour d’eux . Ils sont l’âme , le corps du parti. Même quand ils ont une tête de lard , ils sont la tête du parti.

Je lance un avis de recherche . Quel est ce parti politique guinéen dont le dirigeant a été investi président du parti à la suite d’une élection ? Quel est ce parti politique guinéen où la limitation des mandats est consacrée et respectée ? La crise de légitimité est grande dans nos partis doublée de celle de la légalité.

Quand les gens refusent la démocratie à l’intérieur de leurs partis , ils se disqualifient pour prêcher ses vertus , ses valeurs. Il nous faut une hygiène politique à l’intérieur des partis et les fats se tairont pour l’éternité et arrêteront de donner les airs profonds et factices de démocrates.

Ceux qui n’ont pas respecté les règlements intérieurs et statuts de leurs partis, violeront la constitution. Ceux qui ne veulent pas quitter la tête de leur parti, de leur alliance , ne daigneront pas quitter la tête du pays une fois élus, ils ne respecteront pas le haltes qui leur sont imposées. Quand , il n’y aura plus de recours que les armes pour mettre fin à leur boulimie du pouvoir , nous viendrons dire : »les militaires c’est dans les camps. »

Ibrahima Sanoh

Le labyrinthe nigérien ou le dilemme de la CEDEAO

Le labyrinthe nigérien ou le dilemme de la CEDEAO
Deux semaines après la survenue du coup d’Etat au Niger, la CEDEAO qui avait donné un ultimatum à la junte ayant accaparé le pouvoir dans ce pays peine à y faire valoir son option militaire. Celle-là est déconseillée par certains pays dont les Etats-Unis d’Amérique.
Après avoir dénoncé le coup d’Etat, la CEDEAO, comme elle l’a fait au Mali, au Burkina Faso et en Guinée, a imposé une série de sanctions au Niger. Ces sanctions font l’objet de diverses appréciations. Le cadre juridique les justifiant est mis en doute. Et pas que. Leur efficacité aussi.
Dans l’opinion internationale, certains analystes émettent des doutes quant à l’efficacité d’une intervention militaire de la CEDEAO pour rétablir au Niger l’ordre constitutionnel rompu depuis le 26 juillet. Si on doute de l’efficacité des sanctions et on remet en cause l’idée de l’intervention militaire au Niger, alors, que doit y faire la CEDEAO ?
De l’efficacité des sanctions
La batterie de sanctions de la CEDEAO contre les ruptures de démocratie est la même partout. Il est permis de dire qu’à ce niveau la CEDEAO manque d’ingéniosité tant les pays sont différents et les mécanismes de transmission de l’effet des sanctions ne seraient pas les mêmes. Ces sanctions comprennent :
1- La fermeture des frontières terrestres et aériennes entre les pays de la CEDEAO et le Niger
Le Niger, tout comme le Mali, est un pays enclavé. Il est aussi confronté à l’insécurité dans ses parties frontalières avec le Mali et le Burkina Faso. Le Niger partage plus de 1500 Km avec le Nigéria. C’est un pays d’importation et l’essentiel de ses produits importés transitent par le Bénin et le Nigéria, pays de la CEDEAO qui lui ont fermé les frontières.
Il sied de dire que la fermeture des frontières entre les pays de la CEDEAO et le Niger entraînera la flambée des prix des produits alimentaires. Comme au Mali, au Burkina Faso, les solutions de contournement existent. Cependant, les frontières du Mali et du Burkina sont risquées en raison de l’insécurité en vigueur dans ces pays. Les axes du contournement sont les ports d’Alger et les routes menant au Tchad. Niamey étant distant de ces lieux d’approvisionnement par substitution, les coûts de transports feront renchérir les prix des commodités.
Plus les sanctions dures, plus les risques d’approvisionnement deviendront élevés étant donné que les grands axes Bénin et Nigéria sont fermés à cause des sanctions de la CEDEAO.
2- La suspension des transactions commerciales et financières
La CEDEAO est un grand partenaire commercial et financier du Niger. Les exportations nigériennes vont essentiellement dans les pays de la CEDEAO (66, 8 % en 2021) et ces exportations portent sur les produits pétroliers et dans une moindre mesure sur le niébé, l’oignon, les animaux sur pied et la réexportation à destination du Nigéria.
Les suspensions des transactions commerciales et financières entre les pays de la CEDEAO et le Niger auront sans doute des conséquences sur les commerçants et les entreprises de même que les agriculteurs nigériens. Ils réaliseront des pertes énormes à mesure que dureront les sanctions.
3-La suspension du Niger de toutes les formes d’assistance avec les institutions sous régionales et le gel des avoirs du Niger dans les banques des pays de la CEDEAO
Le Niger a beau amélioré son niveau de mobilisation des ressources internes, il reste encore très dépendant de l’aide étrangère. Cette aide fait plus de 15 % de son budget (selon la Loi de Finances Initiales de 2023). Les autres institutions internationales ont emprunté la voie de la CEDEAO en mettant fin à leurs assistances financières au Niger. L’Allemagne a suspendu son programme d’aide de 120 millions d’euros approuvé en 2021, la France qui avait annoncé une aide de 131,6 millions d’euros en 2022 a suspendu toutes ses aides au développement et au budget. L’aide américaine de 233 millions de dollars promises pour cette année est menacée par le coup d’Etat. L’Union Européenne en plus d’avoir réduit son aide budgétaire au Niger y a rompu sa coopération en matière sécuritaire. Le Nigéria qui assurait 70 % de l’alimentation en électricité du Niger a coupé le courant électrique allant au Niger.
Les projets d’investissement, les projets de développement seront ainsi affectés et de même que le fonctionnement de l’administration publique. Un chômage dit technique pourrait en résulter. Le projet de construction du barrage électrique de Kalandji est deca aux arrêts et aussi celui du Gazoduc transafricain.
Les 14 établissements bancaires du pays et les 6 établissements financiers ne travailleront pas dans les conditions optimales jusqu’à l’épuisement de leurs stocks de liquidités. Le pays ne pourra pas accéder au marché sous régional des obligataires et le défaut de paiement pourrait advenir dans les prochains mois au Niger. Les avoirs du pays à la BCEAO sont gelés.
Etant donné la fragilité structurelle de l’économie nigérienne, l’impact des sanctions n’est pas à négliger. Seulement, les militaires qu’elles visent en premier lieu pourraient ne pas les subir et les populations nigériennes parmi les plus pauvres du monde pourraient en payer le plus fort. Le risque d’aggravation de la pauvreté par le truchement des sanctions est très grand. Selon l’ONU, cette année, 4, 3 millions de nigériens pourraient être touchés par la famine. Leur nombre pourra augmenter au gré du maintien des sanctions et de leur renforcement.
Renverser pour rétablir
Quelques pays ont vivement déconseillé l’option de l’intervention militaire de la CEDEAO au Niger, c’est le cas surtout de certains pays non membres de la CEDEAO et partageant des frontières avec le Niger : le Tchad et l’Algérie, et aussi la Mauritanie, membre du G7 Sahel. En dehors de l’Afrique, les Etats-Unis d’Amérique conseillent la voie diplomatique. Les raisons alléguées par les dirigeants de ces pays sont les risques de généralisation de l’instabilité dans le Sahel, les conséquences sociales, humanitaires et économiques que pourraient engendrer l’intervention militaire de la CEDEAO. Comme ce fut le cas en Libye, la CEDEAO pourra y réussir ses objectifs dont la restauration du Président pris en otage par la junte, mais son intervention ne favorisera pas la stabilité.
L’intervention militaire de la CEDEAO affaiblira les capacités militaires nigériennes. Cette situation sera une aubaine pour les djihadistes pour renforcer leurs positions. A la restauration du Président déchu, il ne pourra plus diriger car le pays entier sera en proie à l’instabilité généralisée.
L’intervention de la CEDEAO fait courir le risque de transformation du Niger en l’Afghanistan du Sahel. La CEDEAO pourrait faire la guerre pour qu’enfin le Président Bazoum ne revienne plus au pouvoir. L’intervention militaire de la CEDEAO mettra sa vie en danger. Au cas où elle échouait, elle attiserait les tensions ethniques et les velléités sécessionnistes surtout chez les Touaregs.
L’intervention militaire des pays de la CEDEAO au Niger donnera l’impression d’une guerre occidentale par procuration. La France dont la politique étrangère est de plus en plus récusée par les jeunes francophones d’Afrique serait encore détestée. Ses intérêts seront de plus en plus menacés au Niger et ailleurs. La CEDEAO à qui il est fait le reproche de n’avoir pas pesé militairement dans la lutte contre le terrorisme au Sahel aura avec cette intervention son image davantage affectée. Si son intervention échouait, la situation sécuritaire déraperait et d’autres pays dont le Tchad et l’Algérie vivraient la guerre à leurs portes.
De la voie sinueuse et incertaine de la diplomatie
Les faux démocrates guinéens ont induit la CEDEAO en erreur et lui ont causé des difficultés. En effet, à la survenue du coup d’Etat contre Alpha Condé le 5 septembre 2021, c’est une certaine société civile guinéenne et certains partis politiques mus par le ressentiment qui s’étaient donné rendez-vous dans les chancelleries sous régionales et occidentales pour plaider la cause du CNRD. Sans nul doute, ils s’attendaient à ce que le CNRD éliminât pour leur compte les membres du RPG et ses alliés. La CEDEAO a fléchi avec leurs supplications et plaidoyers alors elle s’est contentée des seules sanctions. Puis, elle s’est jetée au pied du CNRD qui lui a marché dessus. La CEDEAO a mendié un chronogramme de la transition à la Guinée. Les autorités de la transition lui ont dit sans rien lui concéder : « 24 mois » après qu’elles ont fait 12 mois non décomptés. Après, elle doit concourir sur le plan financier à la réalisation du chronogramme de la transition. Soit elle paie, alors elle ôte des prétextes de ne pas respecter la durée de la transition au CNRD, soit elle ne fait rien alors la durée de la transition sera prorogée en Guinée .
C’est de là que viennent les difficultés actuelles de la CEDEAO. Elle a été molle, accommodante, timorée avec les premiers putschistes et voudra se montrer ferme avec ceux nigériens. L’orgueil nigérien ne voudra pas y céder. La CEDEAO considère leur coup d’Etat comme un de trop. Alors, elle voudra punir ceux qui l’ont commis et faire ce qu’elle n’a fait ni au Mali, ni Burkina, ni en Guinée : faire rétablir le président déchu.
Sa complaisance envers les premiers a affaibli son autorité. Elle ne fait plus peur, le Mali, le Burkina, la Guinée ont éprouvé ses sanctions et les cassandres n’y ont jamais vu juste.
La CEDEAO pourra ne jamais intervenir militairement au Niger, l’évocation de l’option militaire est pour elle un moyen de dissuasion pour amener la junte à libérer le Président Bazoum et pour aussi le rétablir. Il pourra y être libéré sans jamais être rétabli dans ses fonctions de Président. Une transition s’y tiendra conduite par les civils pour une durée raisonnable.
La leçon à tirer des difficultés de la CEDEAO est qu’elle doit œuvrer à lutter contre ce qui conduit aux coups d’Etat, à savoir : les absences de démocratie au sein de ses Etats membres et le terrorisme qui affaiblit les gouvernements. Elle ne devra plus confondre démocratie à l’alternance politique. Dans nombre de ses pays membres, les chefs d’Etat changent les constitutions pour leurs comptes, violent les droits de l’homme et les libertés publiques. Elle doit lutter contre les ruptures de démocratie actuelles et empêcher la survenue de nouvelles. Pour y arriver, elle devra privilégier la voie de la diplomatie, la même qu’elle a utilisée au Mali, au Burkina Faso et en Guinée. L’intervention militaire est trop coûteuse sur les plans humains, économiques et sécuritaires. En y recourant, elle pourra réussir ses ambitions de renversement des méchants pour le rétablissement du parangon de vertus. Rétabli, il sera docile envers ceux qui l’ont rétabli et revanchard envers ceux qui l’ont fait tomber. Pour éviter cela, la CEDEAO doit privilégier la voie médiane, la seule qui garantit la paix : une nouvelle transition au Niger sans Bazoum et non conduite par le CNSP.
Ibrahima Sanoh

Le Sénégal n’a pas encore de coup d’Etat

Le Sénégal n’a pas encore de coup d’Etat et je forme le voeu qu’il ne le connaisse jamais. Les ruptures de démocratie ne résolvent pas les problèmes de démocratie, ils les reportent. Elles ne sont pas la panacée, elles ne résolvent rien, mais aggravent les maux en reportant la résolution des problèmes.
Le niveau de culture des militaires détermine leur propension à faire des coups d’Etat. Mal instruits , peu cultivés , ils surestiment leurs compétences et se croient aptes à faire mieux que ceux qu’ils renversent. Les plus instruits des militaires et plus cultivés sont plus intéressés à réformer l’armée qu’a faire des renversements de régime . Quid du syndrome d’hubris ?
« Je rends à nouveau grâce à Dieu et me réjouis de ce que notre cher Sénégal ait, jusqu’ici, échappé aux tentatives de coup d’État qui furent légion en Afrique au lendemain des indépendances. Je souhaite vivement qu’il en soit ainsi pour toujours. Si nous n’avons pas connu cette atteinte à la démocratie, il me semble que c’est en grande partie parce que, terre de vieille culture politique et de tradition démocratique bien ancrée, le Sénégal a eu également la chance d’avoir une armée républicaine faisant corps avec la nation. Nombre de ceux qui composent notre armée, sous-officiers comme officiers, après de solides études dans le cursus scolaire, ont embrassé ce métier avec amour et dévouement. Formés dans les grandes écoles militaires, ils sont donc pour la
plupart des hommes de culture avec une profonde connaissance de l’Histoire et des grandes idées qui en ont été les moteurs.
J’ai revu récemment un documentaire retraçant la visite officielle que le président Senghor avait effectuée en Martinique à l’invitation de son ami Aimé Césaire. Il y a dans ce film un passage où un officier de l’armée sénégalaise, aide de camp du président Senghor, sollicite une photographie avec l’illustre poète martiniquais. Et le président Senghor de dire à son ami, avec une pointe de fierté, que tout le long du vol qui les conduisait vers lui, il avait remarqué que cet officier était plongé dans la lecture d’une thèse qu’un professeur africain avait consacrée à Aimé Césaire. Et ce dernier de féliciter le président Senghor par ces mots : « Je constate que vous avez une armée d’intellectuels, et cela est une très bonne chose. »
Extraits des Mémoires du Président Abdou DIOUF, publiés chez Seuil en 2014 (pages 272-273).